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Skully Fourbery.

Derek Landy.

 

Skully Fourbery (Skulduggery Pleasant dans la version irlandaise), personnage principal du roman fantasy éponyme de Derek Landy, est un être aux nombreux ennemis se caractérisant tout d’abord par son irrépressible penchant sardonique. Très spirituel, parfois cynique et le plus souvent imperturbable, il représente un héros atypique fondé sur l’intelligence et l’humour. En tant que détective, il fait souvent preuve de perspicacité mais sait tout aussi bien combattre. Humain ressuscité en squelette, il est âgé d’approximativement quatre cents ans et travaille pour le Sanctuaire irlandais (dirigé par le Grand-Mage Eachan Meritorious), un établissement gérant directement les affaires qui concernent la magie. Skully appartient à la catégorie des Élémentalistes, magiciens maniant l’air, l’eau, le feu et la terre.

Skully arbore une élégance fraîche et mystérieuse, en corrélation avec sa condition de squelette vivant un peu dandy. Pour remédier à cet écart dans le monde des Hommes, ce détective tout feu tout flamme sorti d’un autre temps se vêt en conséquence. Ses habits vétustes, comptant un par-dessus beige, une écharpe, des gants et des lunettes noirs, et un chapeau laissant dépasser quelques cheveux crépus (faux et peu plausibles), seront au fil des tomes de plus en plus dédaignés, pour passer du personnage insondable au détective sarcastique. Quelques rumeurs laissent à penser que dans les prochains tomes, notre squelette sera muni d’un faux visage. Outre sa panoplie vestimentaire de fier Sherlock Holmes, Skully sera animé tout au long de ses péripéties par différents symboles, tel que sa fameuse Bentley, sa voiture jaune canari de rechange ou encore son revolver démodé.

 

Skully conduisait une Bentley R-Type Continental de 1954, un des 208 exemplaires qui avaient été fabriqués, une voiture qui abritait un moteur six cylindres de 4,5 litres, et à laquelle on avait ajouté ultérieurement une condamnation centralisée des portières, la climatisation, un GPS et un tas d’autres commodités modernes. C’était Skully qui lui avait expliqué tout ça quand Stephanie avait posé la question. Elle se serait contentée de : « C’est une Bentley. »

Derek Landy

Skully Fourbery, quarante-septième page du premier tome, « V. Rencontre avec China Spleen »

 

*

 

La mort brutale de Gordon Edgley fut un choc pour tout le monde, surtout pour lui. Il était dans son bureau, il avait écrit vingt-sept mots de la vingt-cinquième phrase du dernier chapitre de son nouveau livre Sur eux, les ténèbres s’abattirent, et l’instant d’après il était mort. « Une perte tragique », répéta en écho, mollement, son esprit, tandis qu’il s’éteignait.

Derek Landy

Skully Fourbery, septième page du premier tome, « I. Stephanie »

 

Dans le tome 1, il devient le mentor et ami d’une adolescente lassée de son quotidien, Stephanie Edgley (qu’il rencontre durant l’enterrement de l’oncle de cette dernière, Gordon Edgley). La jeune fille de douze ans, choisissant de suivre Skully dans ses mésaventures et conflits, abandonne sa vie de collégienne et devient alors Valkyrie Caïne (Valkyrie Cain). Le détective lui enseigne la magie élémentaliste, ainsi que le combat singulier. Tout au long de la série, ils mènent ensemble plusieurs enquêtes et luttes jusqu’à la formation d’un duo soudé, comique et attachant.

Valkyrie est une jeune fille courageuse et obstinée, plutôt solitaire malgré ses parents aimants, Desmond et Melissa Edgley. Elle hérite progressivement de quelques aspects de la personnalité de Skully. Elle se montre plus utile que prévu aux enquêtes du détective, et lui déclare dans le tome 4 « Vous me sauvez la vie, je sauve la vôtre. C’est comme ça qu’on fonctionne. ». Elle possède un double magique que l’on nomme « reflet » (il s’extrait du miroir de sa chambre lorsqu’il est demandé), qui adopte son rôle d’élève le jour et lui transmet ensuite les souvenirs qu’il crée lorsque Valkyrie rentre le soir. Valkyrie est la descendante d’une lointaine communauté, les Anciens.

 

Parmi les autres connaissances de Skully les plus évoquées, on peut également noter son grand ami Hideous Quatépingle (Ghastly Bespoke). C’est un tailleur de profession, maudit à sa naissance, ayant donc le crâne et le visage recouverts de cicatrices immondes.

China Spleen (China Sorrows), femme dite d’une captivante beauté, n’est pas son amie mais entretient avec lui une certaine complicité. Elle travaille dans une bibliothèque dont les ouvrages traitent de la magie et de son histoire secrète. China étant souvent informée tôt des nouvelles les plus intéressantes, Skully a, malgré le fait qu’elle soit indigne de confiance, beaucoup recours à son aide. Il semble toutefois qu’elle soit impliquée dans l’assassinat de la famille de Skully, ce que celui-ci ignore totalement. C’est la sœur d’Elder Bliss (dont le nom de la version irlandaise se résume à Mr. Bliss), un homme taciturne à la force surdéveloppée.

Tanith Low est l’amie commune de Skully et Valkyrie. Talentueuse femme d’épée pratiquant la magie adepte, elle est moqueuse et conserve en elle, malgré ses quatre-vingts ans dissimulés par son apparence lui en donnant vingt, un côté adolescent.

 

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Cette série fantasy atypique regorge de perles rares de littérature, que ce soit au niveau de la diversité des personnages ou des trésors d’humour noir dont est parsemé le récit. Publiée chez Gallimard Jeunesse (à partir de 2007), traduite par Jean Esch et illustrée par Tom Percival, elle n’en est pas moins une série hors du temps et des tranches d’âge, qui trouve à satisfaire tous lecteurs confondus. Le récit vif, véloce, en constante évolution, maintient en haleine, l’esprit aux aguets, entre rebondissements et répliques sarcastiques.

Cette intrigue de low fantasy (qui se déroule sur Terre avec un lien distendu vers un monde fantastique) sait se renouveler au fur et à mesure des tomes, proposant aux lecteurs différents penchants d’une série policière, sans jamais tomber dans le déjà vu ou le cliché. Grands méchants contre grands gentils, comme on lui reproche parfois, Derek Landy a réussi l’exploit de conjuguer une différenciation si manichéenne des personnages avec une complexité psychologique conséquente de ces derniers.

 

Elle [Stéphanie] suivit du regard Skully qui quittait la pièce avec les débris de verre dans les bras. Toute sa vie elle avait rêvé de connaître autre chose, quelque chose qui l’arracherait à la monotonie du monde qu’elle connaissait et, maintenant que son vœu semblait sur le point de se réaliser, elle ne savait absolument pas quoi faire. Les questions se bousculaient dans sa tête, chacune voulant devancer les autres.

Il y en avait tellement.

Quand Skully revint, elle posa la première :

- Vous avez trouvé la poubelle ?

Derek Landy

Skully Fourbery, trente-sixième page du premier tome, « IV. La guerre secrète »

 

 

Maud & Emma.

  
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