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Poemata.

 

 

 

 

 

« Des galaxies de fleurs tourbillonnaient rageusement. Les couleurs étaient artificielles et criardes, le rouge des coquelicots était migraineux. Ces hordes guerrières de pétales et de parfums cerclaient les arbres à l’écorce livide. Ces arbres, nobles et pâles, avaient quelque beauté intimidante par leur blancheur de suaire. Ils paraissaient porter un deuil dont la tristesse échappait à toute compréhension et à toute raison. Les fleurs exhalaient des senteurs vaniteuses et semblaient, par l’euphorie hurlante de leurs teintes grossières, mépriser la lourde pesanteur de cet indicible chagrin. Ces myriades d’azur, de vermeil profond, de jaune métallique ou de vert braillaient et dansaient devant ses yeux hyalins. »

POÈMES DE MAUD.

Dánta Maud.

 

 

 

 

« Parfois, j’aimerai stopper ma marche en un lieu décisif, à l’intersection de tous les chemins de l’Homme, qui en son être propre serait une voie : un trottoir. Un trottoir où Il aurait marché, pour ainsi, entre les diverses rainures du monde, retrouver Ses pas. Déceler les restes de sa complexe existence, cette inéquation barbare, à même l’épiderme de l’Homme : le bitume.

Je resterai postée là, au flanc d’une côte barbare elle aussi, et aussi naïve qu’inspirée, je me serai sentie porteuse de la plus limpide connaissance qui soit. Abreuvée de ses mots, j’aurais glissé à l’envers, gravissant cette montée, poussée par la force de ce regain béat mais puéril. »

POÈMES D'EMMA.

Ljóð Emma.

 

 

 

 

 

Un long silence passe, puis Maud relit son œuvre pathétique et déclare fièrement :

– On pourrait en faire un livre.

– Peut-être, dit Emma sur un ton dubitatif.

Silence. Elle interroge :

– Y passe pas, le facteur, le dimanche, Maud ?

Cette dernière la considère longuement, puis dit, la mine désabusée :

– Personne bosse, le dimanche.

– Donc, y passe pas ? en conclut Emma avec beaucoup de perspicacité.

 

 

POÈMES À DEUX.

Irlandais ou Islandais ?

NOS POÈMES ÉPARS.

Cette branche de notre site est la seule exposant nos propres écrits, et qui ne fonde pas tout son être sur les textes d’autrui, comme nous le faisons à travers nos descriptions ou commentaires d’œuvres.

Il s'agit donc d'écouter ce bruit sans a priori et avec indulgence, car d'aussi loin qu'il provienne, il lui manque bien des grâces pour devenir « poème ».

«Écrire le poème c’est d’ici se donner un ailleurs, plus ici qu’auparavant.

 

Guillevic.

»

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